Sion, le 26 octobre 2008
Il y a maintenant deux ans que je suis rentré de Qingdao. Je suis rentré parce que j'avais tout écrit ce que je devais écrire, parce que tous les parfums de Chine étaient devenus du son et que les portées étaient bien garnies comme le linge propre sur les toits de Naples. Je suis rentré parce que toutes les lumières de ma fenêtre sur l'Île verte m'étaient précieusement intimes et me saluaient comme un réverbère tutoie un autre réverbère, comme si je sortais en sifflotant de mon petit quartier…
J'y avais trouvé mon étoile du berger.
Ces « Rêveries sur l'Île verte », toutes complotées et conçues à Qingdao (l'Île verte) sont le pendant dialectique des Quatuors « Catai » op.14 sortis en double CDS en décembre 2007. Il y a donc une secrète symbiose entre ces deux productions. Elles sont la lumière sortie de l'ombre des Catai… Un lien magique entre ma Chine et mon Europe, je suis né dans les montagnes valaisannes et je rêve d'océan, de riz sentant le feu des vendeurs ambulants et de visages aux yeux d'amande. Cette musique est le reflet de mon âme et surtout l'histoire mois après mois, jour après jour de l'année sur l'Île verte, une des plus belles années de ma vie racontée à travers ces quelques notes égrainées et assemblées dans la douleur, les larmes, la lumière, la sérénité parfois et surtout l'infini bonheur d'exister…
Guy Kummer-Nicolussi
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